Pendant longtemps, la fibromyalgie n’était pas considérée comme une maladie à part entière, du fait des difficultés rencontrées pour en établir un diagnostic clair de cette étrange pathologie inflammatoire et si douloureuse.
Heureusement, aujourd’hui les personnes souffrant de fibromyalgie sont prises au sérieux, et les dernières avancées dans le domaine nous en ont appris beaucoup plus sur cette maladie qui touche tout de même entre 2% et 3% de la population.
Quelques chiffres sur la fibromyalgie : 90% des patients ont moins de 60 ans, et la plupart sont des femmes (+ de 70%).1 |
Qu’est-ce que la fibromyalgie ?
La fibromyalgie est un trouble neurologique caractérisé par des douleurs musculo-squelettiques et articulaires généralisées.
Ces douleurs sont généralement accompagnées de fatigue, de troubles du sommeil, de la mémoire et de l'humeur.
Les chercheurs pensent que la fibromyalgie amplifie les sensations douloureuses en affectant la manière dont le cerveau et la moelle épinière traitent les signaux douloureux et non douloureux.
Les douleurs sont parfois décrites comme ressemblant à de fortes courbatures quasi permanentes, avec des pics de douleurs réguliers.
Les symptômes apparaissent souvent après un événement, comme un traumatisme physique ou psychologique, une intervention chirurgicale, une infection ou un stress psychologique important.
Dans d'autres cas, les symptômes s'accumulent progressivement au fil du temps sans qu'il semble y avoir d'événement déclencheur unique.
Les données montrent que les femmes sont plus susceptibles de développer une fibromyalgie que les hommes.
De nombreuses personnes atteintes de fibromyalgie souffrent également de céphalées, de troubles de l'articulation temporo-mandibulaire, de problèmes de côlon, d'anxiété et de dépression.
L’articulation temporo-mandibulaire (ATM) désigne la jonction entre la mâchoire inférieure et la cavité temporale située devant l’oreille.2 |
Quelles en sont les causes ?
Les causes de la fibromyalgie ne sont pas claires à l’heure actuelle, même si les dernières avancées de la science semblent pointer dans une direction particulière…
Une possible maladie auto-immune
Une étude menée par l'Institute of Psychiatry, Psychology and Neuroscience (IoPPN) du King's College de Londres et publiée dans le Journal of Clinical Investigation3 suggère que de nombreux symptômes de la fibromyalgie sont causés par des anticorps qui augmentent l'activité des nerfs sensibles à la douleur dans tout le corps.
Selon les résultats, ces anticorps semblent être à l'origine de la sensibilité accrue à la douleur, à la pression et au froid, caractéristique de la fibromyalgie, ainsi que de la faiblesse musculaire, de la réduction des mouvements et de la fatigue également observées dans cette maladie.
"Les implications de cette étude sont profondes. Le fait d'établir que la fibromyalgie est un trouble auto-immun va transformer notre façon de voir cette maladie et devrait ouvrir la voie à des traitements plus efficaces pour les millions de personnes qui en sont atteintes", a déclaré David Andersson, PhD, chercheur principal de l'étude. "Notre travail a mis en évidence un tout nouveau domaine d'options thérapeutiques et devrait donner un réel espoir aux patients atteints de fibromyalgie”.
Comment la maladie se développe-t-elle ?
La fibromyalgie est une maladie de type chronique, dont les symptômes vont en s’aggravant jusqu’à un certain point, avant de se stabiliser.
Ce n’est donc pas une maladie menant à la paralysie ou la mort, comme la sclérose en plaque.
Avec le temps, certaines personnes voient même leurs symptômes diminuer après la soixantaine.
Les traitements et soins ?
Bien qu'il n'existe pas de remède définitif à la fibromyalgie, divers médicaments peuvent aider à contrôler les symptômes. L'exercice, la relaxation et les mesures de réduction du stress peuvent également être utiles.
Certains produits naturels enrichis en extraits de plantes peuvent également s’avérer bénéfiques. Les cures thermales peuvent aussi aider à soulager lors de crises.
Une équipe de chercheurs du King's College London, de l'université de Liverpool et du Karolinska Institute4 a injecté à des souris des anticorps (immunoglobuline G) provenant de personnes atteintes de fibromyalgie et a vu les souris développer les symptômes de la maladie.
Les souris sont devenues très sensibles à la douleur et au froid, leur force de préhension a diminué et elles sont devenues plus léthargiques.
Les souris auxquelles on a injecté de l'immunoglobuline G provenant de personnes non atteintes de fibromyalgie ou du sérum de personnes atteintes de fibromyalgie sans anticorps2 n’ont pas présenté de tels symptômes.
Ces résultats suggèrent que les thérapies qui réduisent les niveaux d'anticorps chez les patients atteints de fibromyalgie pourraient être utilisées pour créer des traitements efficaces.
Vous l’aurez compris, la fibromyalgie est loin d’avoir révélé tous ses secrets, tant concernant ses causes, ses effets et ses traitements.
Comme toujours, la science cherche et avance par petit pas, et pour un patient atteint de fibromyalgie, une petite avancée, c’est parfois un gros progrès en terme de confort.
Sources:
- https://www.carenity.com/infos-maladie/fibromyalgie/chiffres-cles-et-prevalence-395
- https://www.lombafit.com/articulation-temporo-mandibulaire/
- https://www.jci.org/articles/view/144201
- https://spondylitis.org/research-new/fibromyalgia-might-be-an-autoimmune-disorder-a-new-study-says/